Assiste-t-on à un nouveau scandale sanitaire ? Depuis mars dernier, les témoignages de malades de la thyroïde – 3 millions en France – s’accumulent pour se plaindre des effets indésirables de la nouvelle formule du Levothyrox, le médicament qui leur est prescrit.
Pertes de cheveux, maux de têtes, vertiges… les symptômes dont font état les malades donnent froid dans le dos. D’après Le Figaro, près de 1.500 cas graves auraient ainsi été détectés. “En réalité, ils sont sans doute beaucoup plus”, confie l’ancien député socialiste, Gérard Bapt, spécialiste des questions de santé, qui vient d’adresser une lettre à la ministre de la Santé pour lui faire part de sa préoccupation.
Modifiée à la demande de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), la formule du médicament était pourtant destinée à améliorer le traitement des patients : “Il s’agissait d’éviter que les taux d’hormones ne fluctuent trop, ce qui pouvait créer des complications”, explique-t-on l’ANSM. Pour ce faire, le laboratoire Merck, qui commercialise le produit, a modifié les excipients : le lactose a notamment été supprimé au profit du mannitol et de l’acide citrique. Las. Depuis, de nouveaux malades rapportent chaque jour des maux jamais détectés auparavant…
Pour mettre fin à cet enfer, les plus malins ont trouvé la parade durant l’été. D’après l’Association française des malades de la thyroïde, nombreux sont les patients qui se rendent désormais à l’étranger dans le seul et unique but de se procurer l’ancienne formule du fameux médicament. Espagne, Italie, Allemagne, Suisse… chez nos voisins européens, l’ancien Levotyrox demeure en effet la norme. A raison de 3 à 6 euros pour 30 jours de traitement selon les dosages, les prix n’y sont pas non plus élevés. Et il est très facile de mettre la main sur la sacro-sainte boîte : “une simple ordonnance de son médecin suffit pour pouvoir acheter le médicament dans n’importe quelle pharmacie”.