Qu’est-ce qu’une allergie? En jargon médical, on va parler d’« hypersensibilité ». Il s’agit d’une réaction disproportionnée du système immunitaire face à un élément étranger inoffensif. Dans la plupart des cas, elle reste locale, et se manifeste là où le contact avec l’allergène s’est fait – au niveau de la peau, des yeux, des muqueuses digestives et/ou des voies respiratoires.
Il en découle une multitude de symptômes possibles, propres au lieu où la réaction se produit. Par exemple, « les muscles lisses des poumons vont se contracter, les cellules caliciformes de l’épithélium pulmonaire et du nez sécrètent du mucus », indique l’immunologiste Marc Daëron.
Selon la porte d’entrée dans l’organisme, démangeaisons, éternuements, écoulement nasal, difficultés respiratoires, rougeurs ou douleurs digestives se manifestent. Si les symptômes se déclarent en plusieurs points, il peut s’agir d’une réaction généralisée, appelée anaphylaxie. L’allergie passe alors un cap dans l’échelle de gravité. Certes, la situation est rare, mais violente et redoutable ! Souvent liée à l’injection d’un médicament, à un aliment ou à une piqûre d’hyménoptère (guêpe, frelon, etc.), cette réaction est à prendre en charge sans perdre un instant.
La stratégie thérapeutique doit être connue, car la vie de l’allergique se trouve en jeu : le choc anaphylactique, stade ultime du phénomène, peut mener à l’arrêt cardiaque.
Symptômes respiratoires:
LA RHINITE ALLERGIQUE se repère facilement, avec des signes comme éternuements, écoulement et encombrement nasal. La rhinite est d’ailleurs l’allergie la plus commune. Longtemps associée aux pollens estivaux, elle est aussi appelée rhume des foins ou encore rhume allergique. Malgré sa ressemblance avec celui, « classique », provoqué par un virus (une rhinopharyngite), elle s’en distingue par un écoulement nasal presque aussi liquide que de l’eau, et très clair. Les éternuements surviennent en salve. La perte d’odorat peut faire penser au Covid-19, mais elle est mécaniquement liée à l’inflammation de la muqueuse nasale. Les symptômes disparaissent quand l’exposition à la substance allergène vesse. Mais si l’on est allergique aux pollens, il est tout simplement impossible de se soustraire à l’air ambiant, où ils prolifèrent… La période d’allergie peut donc être longue, voire durer toute l’année quand elle est due aux acariens, qui sévissent sans relâche. Enfin, la conjonctivite allergique, ou rhinoconjonctivite, accompagne fréquemment la rhinite : des larmoiements, de fortes démangeaisons des yeux, une sensation de grain de sable dans l’œil ainsi qu’une inflammation des paupières peuvent se manifester.
L’ASTHME est un autre symptôme courant. Il fait partie des manifestations possibles d’une allergie alimentaire, mais est le plus souvent signe d’une allergie respiratoire : l’inflammation des poumons et le resserrement des bronches surviennent en raison d’un allergène présent dans l’air ambiant. Les muscles lisses des bronches se contractent et l’épithélium produit du mucus ; cette combinaison empêche l’air de circuler normalement et entraîne des difficultés respiratoires. La personne tousse pour dégager ses poumons, cherche sa soule et force sa respiration. Les silements sont fréquents. La situation doit être prise au sérieux, car si une attaque d’asthme est à même de se calmer sans intervention médicale, elle peut également être fatale.