L’isolement n’est pas la solitude. Apprivoiser la solitude peut être difficile. Surtout pour les enfants qui n’ont pas « la capacité d’être seul » et qui doivent l’acquérir pour devenir autonome.
Mais, à l’heure d’internet et des réseaux sociaux, l’isolement n’est pas la solitude. Pour ceux qui ne les connaissent pas encore, c’est le moment de découvrir les groupes familiaux et amicaux de WhatsApp. Et de se féliciter de ne plus avoir à supporter les gens que l’on est obligé de côtoyer en temps normal (ça fait partie de ce que l’on appelle les « bénéfices secondaires »).
Cette période de confinement est aussi un moment propice pour redécouvrir le temps long. Plus besoin de courir dans tous les sens, l’œil rivé sur la montre. C’est également une belle occasion de « retrouver cette faculté de non-consommer et de déceler en soi des ressources que l’on n’imagine même pas », explique la psychologue Elisabeth Brami.
Jouer à fond la solidarité aide aussi. On a vu les initiatives et les offres d’entraide se multiplier sur les réseaux sociaux que l’on taxait d’individualistes et d’agressifs. Une bonne raison d’être optimiste pour l’avenir. Rassurer les plus inquiets Commencer par bien expliquer aux enfants qu’ils ne seront pas responsables du décès de leurs grands-parents s’ils meurent du Covid-19. « En voulant les apaiser, on leur a dit, sans mesurer les conséquences, qu’on fermait leur école parce qu’ils risquent de transmettre le virus à leurs grands-parents !!! », s’insurge Élisabeth Brami.
Et, bien sûr, continuer à garder un contact étroit avec nos aînés, confinés, en leur envoyant des photos et des vidéos par WhatsApp, par exemple, ou en les appelant par FaceTime ou Skype. Une nouvelle manière de vivre C’est lorsque le virus aura été maté et que nous retrouverons la vie normale qu’il faudra se mobiliser, car le stress ne s’arrête pas avec la fin du confinement. Selon l’étude parue dans The Lancet sur l’impact psychologique de la quarantaine, plusieurs mois après, certaines personnes continuent à avoir des comportements acquis pendant leur isolement, comme des lavages de mains compulsifs ou des angoisses de la foule… Quand tout sera terminé, une chose est sûre, nous veillerons plus et mieux sur notre santé et celle de nos proches.
Nous aurons compris que l’angoisse est une composante de l’existence et qu’il ne faut pas s’en culpabiliser. Surtout, nous profiterons peut-être plus intensément de chaque instant comme si c’était le dernier. Carpe diem.